PERSIA AND THE BOMB: THE ALTERNATIVES
"Bien que le recours à la force contre Pyongyang ait été envisagé par les Etats-Unis, il a été décidé, sous George W. Bush comme sous Bill Clinton, de combiner les mesures politiques et économiques à l’encontre de la Corée du Nord avec la confirmation des garanties de sécurité américaines à l’égard des alliés des Etats-Unis dans la région, notamment le Japon et la Corée du Sud. L’acquisition d’une certaine capacité nucléaire par Pyongyang n’a pas entraîné une réaction en chaîne nucléaire dans la région, et, en fin de compte, la voie de la négociation a fini par être rouverte. Ce choix rationnel de la modération militaire par les Etats-Unis a été rendu possible par la crédibilité de la garantie de défense américaine dans la région.
Cette condition-là n’existe tout simplement pas, ou plus, dans le golfe Persique : la débâcle irakienne est passée par là. La retenue américaine vis-à-vis d’un Iran franchissant le seuil nucléaire ne serait pas interprétée comme la démonstration d’une force tranquille, mais comme une preuve de la faiblesse stratégique d’une Amérique humiliée.
Il est possible que cette perception se modifie avec le changement d’administration à Washington en janvier 2009. Cela resterait cependant à démontrer et, dans le meilleur des cas, prendrait du temps, temps qui ne sera probablement plus disponible compte tenu de ce qui sera advenu dans l’intervalle....
Nos pays devront se déterminer par rapport à deux options parfaitement catastrophiques. La facilité consisterait à se voiler la face, à refuser le choix. Cependant, un tel refus équivaudrait à une décision par défaut, à savoir, l’acceptation de la logique de prolifération. Mieux vaudrait, somme toute, poser clairement les thèmes de l’équation : serait-il plus catastrophique de frapper que de ne pas frapper ? Quelles conclusions en termes d’action nos pays devraient-ils tirer de la réponse ? (...)
Si le recours à la force devait être décidé par les Etats-Unis, avec ou sans Israël, quelle pourrait être l’attitude des partenaires traditionnels de l’Amérique ? La réprobation politique serait générale, en l’absence d’une décision du Conseil de sécurité et au vu des conséquences immédiates d’une guerre. Une anecdote permettra cependant de moduler l’affirmation.
Dans le courant de 2006, je demandais à un ami russe, proche de la "verticale du pouvoir" du Kremlin, quelle serait l’attitude de la Russie en cas de frappes américaines, toutes les autres approches ayant échoué. Il répondit : "Nous exprimerions notre préoccupation... (ici une pause) et notre compréhension. Et que ferait la France ?" Je lui répondis que, pour notre pays, cela risquait d’être exactement le contraire : peut-être exprimerions-nous notre compréhension et notre préoccupation...
Naturellement, il s’agissait de réponses spéculatives, tout étant ici affaire de circonstances. Dès lors que les Etats-Unis ne forceraient pas le Conseil de sécurité à aller à un impossible vote d’approbation, les partenaires des Etats-Unis pourraient assortir leurs réactions de toutes les nuances de l’arc-en-ciel diplomatique. A l’inverse, il est probable qu’aucun des alliés des Etats-Unis, à l’exception possible d’Israël, ne participe activement à de telles opérations aériennes.
Pour certains, le contrecoup d’un engagement imprudent au côté des Etats-Unis en Irak en sera la cause : le Royaume-Uni, l’Italie, l’Espagne notamment, ne s’y feront probablement pas prendre à deux fois. Pour d’autres, et parfois les mêmes, ce sera aussi la crainte d’attaques contre leurs ressortissants et leurs intérêts dans le monde musulman ou encore le risque d’émeutes dans leur population d’origine musulmane.
Au-delà cependant de telles considérations, pas toujours glorieuses, les partenaires des Etats-Unis considéreront que le recours à la force est lui-même la conséquence de la dégradation massive de la situation stratégique résultant de l’aventure américaine en Irak. En d’autres termes, c’est la crédibilité de Washington qui est en première ligne et c’est aux Etats-Unis de la rétablir. Ce point de vue ne manque pas de justification.
En tout état de cause, la question du recours américain à la force ne devra pas être traitée par les Européens de la même façon que l’hasardeuse entreprise des Etats-Unis en Irak. L’administration américaine, à quelques exceptions près, est aussi peu disposée à s’engager contre l’Iran qu’elle était désireuse d’envahir l’Irak. Le renseignement américain sur l’Iran n’a pas cherché à gonfler la menace nucléaire iranienne ; au contraire, les estimations américaines ont été généralement plus conservatrices que celles de la France ou du Royaume-Uni ou, a fortiori, d’Israël.
Certes, la machine de propagande américaine se mettrait en marche si était fait le choix de l’intervention ; mais c’est à reculons et à contrecoeur que l’Amérique voit approcher l’heure du choix. Les Européens, comme les autres partenaires des Etats-Unis, devront se positionner sur ce sujet sur ses mérites propres, et non à partir de son contexte créé par l’invasion de l’Irak.
Pour un Français, hostile à la guerre d’Irak, ressortissant d’un pays ayant mené le combat politique contre cette guerre, il est sans doute plus facile d’appeler à une appréciation dépassionnée d’une éventuelle intervention américaine en Iran que pour certains de nos partenaires échaudés par leur participation à l’expédition du président Bush en Irak.
Il n’en reste pas moins qu’une condamnation par avance et sans nuance d’une action militaire n’est pas de mise. Si nous voulons éviter un Moyen-Orient où la possession, et le cas échéant l’emploi, d’armes nucléaires devienne la règle, nous devons faire une croix sur les réflexes de rejet, parfaitement compréhensibles au demeurant, que peut inspirer le bilan catastrophique de l’administration Bush. La politique des Etats européens doit s’inspirer de leurs valeurs de base et de leurs intérêts vitaux : la non-prolifération des armes nucléaires est au coeur des unes et des autres".
Francois Heisbourg, "L'Iran, et la bombe, la guerre, ou la paix", 13 September 2007 in www.lemonde.fr.
The last five to six weeks, has seen a case of a war of nerves opening up between the State of Israel, its American ally and the Persians over the issue of the latter's nuclear ambitions. In the latter part of the month of June, the American newspaper the New York Times, published an obviously leaked report that the Israeli air force had engaged in an extensive series of exercises which were said to have been a trial run of a possible future Israeli air strikes or air strikes intended to wipe out and or seriously set-back Persia's nuclear programme. What the American online journal, Stratfor.com called, "telegraphing an Israeli punch" (see: "Mediterranean Flyover: Telegraphing an Israeli Punch?", in www.stratfor.com). Similar such 'telegraphs' have recently included warnings from various official or semi-official figures in Israel that the failure on the part of the International community to 'resolve', the Persian issue as it relates to its nuclear ambitions, may very well result in Israel taking the matter into its own hands, in the latter part of the Bush Administration, say sometimes between the second week of November and the third week of January. Whatever the exact degree of psychologial warefare is involved in such exercises is for my purposes irrelevent. The real issue is that at the present time, there is a real possibility that military action is being prepared to set-back or even completely destroy Persia's nuclear programme. Which in turn raises the issue: is the possibility of Persia acquiring such weapons significant enough to raise the possibility of military action?
From my perspective, following in the footsteps of a book by Monsieur Francois Heisbourg ('Iran, le choix des armes?'), the head of the International Institute of Strategic Studies in London, and, an adviser for many years to various French govenments, the issue is what are the ramifications of Persia acquiring the bomb? And, what are the ramifications of using force to stop the possibility ("serait-il plus catastrophique de frapper que de ne pas frapper?")? If one looks at the matter in that fashion one comes to two conclusions: a) that Persia's acquiring nuclear weapons, and, thus thumbing its nose at both the International Community and what remains of the nuclear non-proliferation regime, are as bad as; b) the Americans with or without Israel or vice `a versa, but, certainly without even a shred of international support or legitimacy, using force to attempt to destroy Persia's proto-nuclear programme.
Which leaves us where exactly you might well ask? Well it leaves us as follows: the need indeed the absolute necessity of following the long, arduous road of coercive diplomacy vis-`a-vis Teheran in an attempt to stop the mad Mullahs of Persia from continuing with their attempts to go down the nuclear road. The current negotiations between the Persians and the members of the UN Security Council with Germany, so far have not shown that Teheran will readily agree to stop even temporarily their efforts at enrichment of nuclear materials. The crux of the matter will be resolved, diplomatically in one fashion or other, within the next four to six weeks. As is their want, the Persians will endeavor to a) string the talks along; b) not make any concessions whatsoever. If at the end of the six weeks time frame, a stalemate is arrived at, then what needs to be done, is something along the lines of a programme of coercive diplomacy by the international community. That and only that, can and will show Teheran that it cannot engage in activities which are repugnant, nay indeed dangerous to the Security Council and the International Community. What will be needed at that point, is the full range of sanctions across the entire gamet of economic activity. Anything less will be viewed by Persia as a mere slap on the wrist. In essence a green light to proceed with its enrichment activities. And, of course also provide a green light to the Israelis and possibly their American allies to plan on the possibility of using force to stop the Persians before it is too late. If the latter alternative is to be avoided, horrible as that may perhaps be, than the former alternative must also be avoided. Concerted action by the great powers of the world is the only means to avoid either course of action. Let us hope that this particular road will in fact be taken before it is too late indeed.
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